La collection " Le Domaine " rend disponibles des œuvres du domaine public introuvables, surprenantes ou inédites. Dans cet univers en constante expansion, les découvertes seront de mise ; car, pour citer Italo Calvino, " les classiques sont des livres que la lecture rend d'autant plus neufs, inattendus, inouïs, qu'on a cru les connaître par ouï-dire ".
Le " roman-cinéma " qui inspira l'un des chefs-d'œuvre du muet
Ahmed el-Bagdadi, issu de la tribu bédouine des Benni Hussaynieh, " hardis cavaliers, âpres au gain, de dignité chatouilleuse ", a délaissé la vie nomade pour les joies du bazar. Tant d'années après, dans l'honorable corporation des voleurs de Bagdad, la " ville d'or ", dont il fut un membre habile et respecté, on parle toujours de lui avec un mélange d'effroi et de fascination : " Jamais, dans tout l'Islam, nul n'égala Ahmed en la fierté, l'étendue et le charme exquis de ses prouesses de voleur ! Un serpent qui se noue ! Un faucon serrant sa proie ! Un chien qui flaire ! Furtif comme le renard ! Tenace comme le loup ! Brave comme le lion ! Fort comme l'éléphant au temps du rut ! " Ce roman est le récit prodigieux de ses aventures, de ses exploits et de ses amours clandestines avec une princesse.
Si nul n'a oublié le film de Raoul Walsh qui révéla Douglas Fairbanks en 1924, qui se souvient du scénariste, l'un des auteurs les plus populaires de l'entre-deux-guerres : " Captain " Achmed Abdullah ? Celui-ci en tira aussitôt un " roman-cinéma " digne desMille et Une nuits, à l'orientalisme débridé. "Le Voleur de Bagdad, écrira Douglas Fairbanks dans sa préface, est l'histoire des choses dont nous rêvons, un récit de ce qui advient quand nous sortons de nous-mêmes à la conquête des Pays de la Fantaisie. "
Un siècle après sa parution, il est temps de redécouvrir le chef-d'œuvre de cet écrivain-aventurier oublié !